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OMC Espoir modéré de relancer le cycle de Doha en marge de l'OCDE

PARIS, 13 mai 2004 - Les ministres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ont abordé avec espoir deux jours de discussions commerciales à Paris en marge d'une réunion ministérielle annuelle de l'OCDE, qui apparaissent comme une dernière chance de sauver le cycle de négociations lancé à Doha fin 2001.

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"J'ai l'impression dans mes discussions avec les autres ministres qu'il y a beaucoup d'optimisme et qu'on va accomplir quelque chose. Il y a assurément de la volonté politique", a déclaré jeudi le ministre canadien du Commerce international, Jim Peterson, dans un entretien avec l'AFP.

Lundi, l'Union européenne avait fait un geste pour tenter de relancer le processus en offrant de mettre sur la table la suppression des subventions aux exportations agricoles, répondant ainsi à une demande pressante des pays en développement. Mais elle exige des concessions réciproques des autres grands acteurs de la négociation.

"L'UE accepte finalement de négocier", s'est réjoui le négociateur américain au Commerce, Robert Zoellick. "C'est un grand premier pas pour le cycle" de négociations, a-t-il dit, cité jeudi par le Wall Street Journal Europe. Certains aspects de la proposition européenne ne satisfont pas totalement Washington, a-t-il ajouté, mais les Etats-Unis n'en feront pas une affaire de principe si cela permet de faire avancer les négociations.

En réaction à la proposition européenne, l'Amérique se dit prête à engager la discussion sur ces sujets et pourrait accepter de négocier une réduction de la durée de ses crédits à l'exportation. Mais, "pour réussir le cycle de négociation" paralysé depuis l'échec de la conférence ministérielle de Cancun (Mexique) en septembre dernier, "nous aurons besoin du soutien des pays en développement les plus importants", comme l'Inde, le Brésil ou l'Afrique du Sud, a souligné M. Zoellick lors d'une visite au Sénat français jeudi matin.

Pour le ministre canadien, les propositions européennes sont "importantes". "Nous sommes plus avancés qu'à Cancun. Je suis encouragé, mais il faut continuer à faire des progrès, à pousser", a-t-il estimé. Pour d'autres, c'est l'inquiétude qui domine: les agriculteurs français ont ainsi prévu une manifestation vendredi pour protester contre "l'initiative unilatérale des commissaires européens" et s'opposer à "des concessions importantes qui braderaient des pans entiers de notre agriculture", selon les fédérations.

La réunion informelle ("mini-ministérielle") des ministres et représentants de 28 pays impliqués dans les négociations OMC aura lieu vendredi après-midi, mais des rencontres bilatérales ont d'ores et déjà eu lieu en marge de la réunion ministérielle annuelle de l'OCDE. Celle-ci a prévu d'aborder de son côté le thème du "bien-être des nations", et se pencher sur le financement des systèmes des santé et l'impact économique du vieillissement et de la hausse des dépenses dans les pays développés, en donnant la parole à plusieurs ministres de la Santé.

Dans un rapport présenté lundi, l'OCDE avait avancé quelques timides propositions pour rendre les "systèmes de santé plus performants", tout en prévenant qu'il n'y a "pas de système idéal", et donc pas de solution miracle. Les ministres et représentants doivent également commenter jeudi les dernières perspectives économiques de l'OCDE, publiées mardi, et qui prévoient en 2004 une vigoureuse croissance de 3,4% cette année pour les 30 pays de la zone, dont pourrait même bénéficier l'Europe continentale, pour l'instant à la traîne.

Pour cela, a répété jeudi le chef économiste de l'OCDE, Jean-Philippe Cotis, la zone euro devrait cependant tirer un trait sur le schéma "endémique d'échec" de ses politiques budgétaires. Il a également réitéré son appel à la Banque centrale européenne (BCE) pour qu'elle abaisse son taux directeur pour soutenir une reprise encore hésitante.


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